L'Histoire des 24H Motos rencontre l'Histoire JBB quand la première parade des 24H Motos s'établit au pied de la demeure du concepteur de la MetisS à moteur Suzuki pour sa dernière course.
(La Team METISS entourant Thérèse Bruneau, la femme de Jean-Bertrand Bruneau)
C’était enfin l’heure de la reprise du Championnat du Monde d’Endurance FIM 2024 le week-end dernier sur le circuit Bugatti au Mans avec l’épreuve des mythiques 24H Motos.
Un début de saison 15 jours plus tôt, lors des Pré-24H Motos et de la première manche du Championnat de France Superbike (FSBK) sur ce même tracé augurait un excellent présage pour cette 47e édition des 24H Motos 2024.
Pour la première fois de l’Histoire des 24H Motos, était organisé une parade s’élaborant au travers d’un parcours partant du circuit allant jusqu’au centre-ville du Mans pour s’établir place des Jacobins, non loin de la demeure de notre cher et regretté Jean-Bertrand Bruneau (concept JBB). Il y avait foule pour voir de près les machines et faire signer des autographes aux pilotes participant à la 47e édition des 24H Motos.
Ce fût l’occasion d’immortaliser par une photo, le proto MetisS et la petite équipe METISS-JBB en compagnie de la femme de Jean-Bertrand (Thérèse Bruneau) au pied de la grande bâtisse mancelle où du deuxième étage de celle-ci Jean-Bertrand concevait toutes ses inventions et brevets.
Les festivités terminées, l'épreuve proprement dite débuta par les qualifications du Jeudi où tout s’annonçait pour le mieux tant au point de vu des réglages, pneumatiques et météo puisque Ludovic Rizza établissait un nouveau record personnel sur une MetisS en 1’38’’493 lors des essais libres malgré la fraicheur matinale.
L’après-midi, fût enfin venue le moment de la première séance qualificative (Q1) où d’entrée, le premier pilote Gabriel Pons, commença la valse des records METISS qui tombèrent les uns après les autres avec un nouveau record personnel, très symbolique, en passant sous la barre des 1’38’’ avec un nouveau record d’une MetisS sur le tracé du Bugatti en 1’37’’942 (P17 de sa séance). Mais le jeune pilote Max Schmidt qui n’avait découvert le prototype MetisS et le tracé du circuit Bugatti que 15 jours auparavant, lors des Pré-24H Motos, continua sur la lancée de la bonne alchimie des réglages et pneumatiques trouvés pour ne pas s’en laisser compter et réaliser son record personnel de la piste en plus de celui d’une MetisS sur le Bugatti, détenu quelques minutes auparavant par G. Pons dans sa séance qualificative, en descendant ce record en 1’37’’597, le classant par la même en 10e position et premier StockSport de sa session qualificative. L. Rizza, pilote pourtant le plus rapide, n’eut pas la chance quant à lui de mettre tout le monde d’accord et d’empocher le trophée DELTA NEO (trophée organisé par un de nos partenaires récompensant le pilote décrochant le meilleur temps de l'équipe) qui lui tendait les mains suite à sa chute à 8’ du terme de sa séance qualificative et resta avec un chrono de 1’38’’603 (P17). Joe Akroyd, 4e pilote de l’équipe (pilote remplaçant) battra également son record personnel sur le Bugatti en un 1’39’’336 (P13).
Le vendredi matin, les conditions climatiques d’une piste trop froide, ne permis pas d’améliorer les temps au tour lors de la Q2, sauf pour L. Rizza, coupé dans son run par une chute mettant un terme prématuré à sa Q1 prometteuse du Jeudi après-midi, en un 1’38’’401 établissant tout de même un nouveau record personnel sur une MetisS au Mans.
Soit au final de ces qualifications, un temps moyenné (temps des 2 meilleurs pilotes de l’équipe) de 1’37’’769, soit 1’’5 plus rapide que l’ancien record METISS et plaçant le prototype MetisS en 14e position sur l’épi de départ (1re EXP) avec là encore un record à la clef puisque la meilleure position d’un départ de 24H Motos était une 21e place.
Ces sublimes performances et cette belle qualification a valu à la Team METISS-JBB, encore plus qu’à l’accoutumée, une importante présence médiatique et couverture télévisuelle.
Le jour de course tant attendu, après cette pluie de records, pour finaliser et mettre en lumière tous les progrès accomplis autour du prototype MetisS au châssis et construction optimisés malgré un moteur et une électronique Suzuki obsolète, était venu en ce Samedi 20 Avril et en cette heure sonnant les 15 pour le départ de cette 47e édition sous un soleil lumineux mais froid, laissant une piste à la température basse et piégeuse.
G. Pons, habitué des départs en épi des courses d’Endurance fût désigné pour prendre celui-ci, malgré le meilleur temps de M. Schmidt étant inexpérimenté pour sa première participation à une course d’Endurance.
Malgré cela, au compte à rebours des 15H du départ, l’expérimenté G. Pons ne put démarrer la moto et resta scotché sur l’épi de départ. Le temps de réinitialiser la machine, la course était lancée et de sa 14e place, glissa en 36e position pour passer le premier tour 35e.
Sur la gauche, G. Pons est encore à l'arrêt en épi alors que la meute est lancée.
Une remontée s’en suivit, tour après tour, se positionnant 29e sur une piste restant malgré tout très froide et un « Hide Side » à la ré-accélération au « garage vert » l’entraîna dans une chute aussi spectaculaire que violente. Heureusement il put se relever et revenir moteur allumé au stand. Mais à cet instant intense et dense de ce début de course, et malgré avoir perdu que 9’, G. Pons reparti au guidon en 43e position.
Quand une heure plus tard L. Rizza pris son relais, celui-ci se fît piéger également dans cette remontée imposée dès le départ de l’épreuve, par la fraicheur, pour ne pas dire la froideur de la piste et chuta à son tour. A nouveau, 10’ de perdues avant que L. Rizza puisse repartir pour s’arrêter un tour plus tard car un problème sur la moto subsistait, infligeant 12’ supplémentaires d’arrêt au stand pour résoudre le problème. Soit 30’ au stand alors que la course n’avait débuté que depuis 1h30 !!!
C’est donc en 44e place que M. Schmidt pris son tout premier relais pour sa première participation à une course d’Endurance. Mais ce jeune pilote, tel un vieux briscard de l’Endurance enchaîna les tours en toute confiance pour progressivement faire tomber les chronos au cours de son relais et tourner en 1’39’’058 en accrochant la 42e position à 17h40 (3e heure de course).
Les relais s’enchaînèrent ensuite pour remonter progressivement en espérant discrètement que les autres équipes subissent leurs lots de malchances également sur cette froide piste très piégeuse.
A minuit, la MetisS remontait 37e. Mais les stigmates des chutes apparaissaient peu à peu sur la machine, et un quart d’heure plus tard un arrêt au stand s’imposait pour changer le silencieux qui chantait faux et dont le chef d’orchestre, autorité de l’épreuve, obligeait celui-ci afin de poursuivre la course.
Une heure plus tard, alors que dans cette nuit glaciale imposant des rythmes moins soutenus, M. Schmidt au guidon de la MetisS, roulant dans le TOP 10 de la feuille des temps en course, claqua un 1’39’’055, améliorant le meilleur temps du team METISS-JBB en course, dont celle-ci remontait à la 34e position. Mais quelques minutes plus tard… panne d’essence, M. Schmidt connu alors dès sa première épreuve les « joies » de la poussette et de l’extrême effort qu’il s’en suit pour ramener la moto au stand. 10’ de perdues à nouveau avant que G. Pons reparte bille en tête.
À mi-course (03h00 du matin) L. Rizza, l’épaule meurtrie par les chutes, sauta son relais pour récupérer et donner plus d'amplitude au repos et au soins prodigués par l’ostéo pour finir la course à trois pilotes dans de bonnes conditions. M. Schmidt anticipe alors son relais pour faire remonter la MetisS en 33e position sous le regard impressionné d'une jolie Lune rousse.
L’ostéo ayant fait des miracles, L. Rizza en compétiteur, reparti de plus belle avec ses coéquipiers qui eux aussi commençaient à avoir les stigmates de la longueur et froideur polaire de la nuit d’une course d’Endurance en cette 47e édition des 24H Motos au Mans.
Au petit matin, alors que le technicien du manufacturier Pirelli préconise de monter les pressions à chaque relais vu les baisses de températures successives de la piste, la Team METISS-JBB aux pilotes remplis d’abnégation, parvient à rentrer dans le TOP-20 à 7h00 du matin au soleil levant. Se faisant, malgré le jour venant, et soleil présent, les températures (air/sol) restent toujours aussi frileuses sans aucun espoir de les voir au firmament du thermomètre, M. Schmidt allume le feu sur la piste dans le secteur 1 et 2 du tracé Bugatti pour établir le nouveau record en course de la MetisS en 1’38’’ 858.
Au petit matin, M. Schmidt finit son relais, plus rapide que jamais, en battant le record en course de la MetisS
Un peu avant 11H (20e heure de course) la MetisS se rapproche du TOP15 en 16e position. Mais une heure plus tard, L. Rizza au freinage du virage du raccordement chute violemment de nouveau, suite à la rupture d’un demi-guidon (stigmate des précédentes chutes).
11’ de perdues. G. Pons repartira en 21e position, malgré une main gauche douloureuse d’ampoules.
Le dernier relais sera l’apanage du prometteur et jeune pilote allemand M. Schmidt pour finalement passer la ligne d’arrivée en 17e position (1re EXP) le Dimanche 21 Avril à 15h, après 24H d’une course folle et âpre pour les pilotes, machine, mécanos et ostéo, dont 20 équipages sur 48 ne finiront pas cette 47e édition des 24H Motos 2024.
M. Schmidt termine l'épreuve pour la Team METISS-JBB en 17e postion avec le sticker de retraité du prototype MetisS à moteur Suzuki.
Pour la dernière course de cette MetisS à moteur Suzuki, le panache fût bien au rendez-vous, honorant notre concepteur, nos réalisateurs, nos développeurs, nos pilotes, dont toute l’équipe METISS fût entourée toute la semaine par ses nombreux partenaires, passionnés et fans très curieux de la course et de notre technologie de concept JBB où même le grand Masakazu Fujii (team Manager du FCC TSR Honda France #5, Team Championne du Monde d’Endurance FIM EWC 2017-2018) est venu avant la course admirer notre prototype et discuter avec l’équipe technique de nos process et s’enquérir de l’avancement de notre prochain prototype à moteur Honda.
Masakazu Fujii san, fait l'honneur de s'enquérir de notre prochain prototype à moteur Honda.
Honorant son passage et sa sagesse, nous finirons notre compte rendu par ses mots :
« Le MotoGP, que j’adore, est un sprint de 100 mètres. Une course d’endurance est un marathon et une fois que vous atteignez l’arrivée, vous ressentez un sentiment unique d’accomplissement » (Masakazu Fujii).
La Team METISS-JBB partage cet accomplissement avec tous ses partenaires qui sont l'un des murs porteurs de l’équipe, et avec tous ses nombreux admirateurs curieux et enthousiastes boostant encore plus notre motivation à développer et perdurer à innover.
- GABRIEL PONS -
(pilote METISS)
“ Clap de fin sur les 24H Motos avec une 17e place au classement général, enlevée à l’arrachée après 24 heures de lutte contre nous-mêmes.
Relégués en fond de classement à la 48e place après des chutes en début de course, dont une dont je porte l’entière responsabilité, on a cravaché tout le long pour apporter le meilleur résultat possible au Team METISS.
Évidemment le résultat final est une nouvelle fois décevant et en deçà de nos attentes, mais on se console avec la satisfaction de n’avoir rien lâché !
Vous allez me dire : c’est con, le mec il se flanque par terre au bout de 11 minutes d’une course de 24 heures ! Et je suis on ne peut plus d’accord.
Merci à tous ceux qui ont suivi, et merci à tous ceux qui m’ont communiqué leur soutien. Ça met toujours du baume au cœur quand il faut monter sur la moto à 6h du mat’ par 2 degrés, pour un énième relais ! ”
- LUDOVIC RIZZA -
(pilote METISS)
“ Fin de ces 24h du Mans !
Nous finissons en 17e position après avoir tout simplement été dernier après 1h de course, une belle remontée pour laquelle je suis content mais avec une belle pointe d'amertume également.
Littéralement coincé et mal en point après une chute assez lourde au chemin au bœuf lors de mon premier relais, il m'a fallu quelques relais pour retrouver des couleurs, puis reprendre un bon rythme pendant la nuit, nous avions réussi à franchir les aléas de la nuit et du plaisir de piloter sous 2 degrés pour nous retrouver à 20h de course à proximité du top 15 et en capacité de l'intégrer.
Malheureusement, comme tout est contre nous pour cette course… Le tube de demi guidon droit va casser lors de l'entame de mon 7e relais à l'approche du virage du raccordement, je fais un soleil et je me retrouve projeté assez violemment au sol et sonné, suite à ça je fais au mieux pour pousser la moto et la ramener au plus vite, s'en suivra 3h de fin de course vraiment difficile pour nous et toute l'équipe épuisé par les péripéties permanentes, nous finirons tout de même à une méritante 17e position, notre rythme et notre constante sans tous ces problèmes aurait mérité et permis de faire un bien meilleur résultat pour la dernière course de la MetisS à moteur Suzuki, vivement le prochain projet !
Merci à tous pour les encouragements et le public venu en masse nous féliciter et acclamer, merci à l'équipage METISS et mes helpeurs Lisa et François qui m'ont remis d'aplomb ainsi que de Cyril notre super ostéo ! ”
- MAX SCHIMIDT -
(pilote METISS)
“ Quelle course folle. 24 heures de course. J'ai vécu tout ce que je peux imaginer se produire pendant la course. Deux chutes de mes coéquipiers dans la première heure et demie. Moi-même poussant la moto aux stands à 2h30 du matin à cause d'un réservoir de carburant vide. Nouvelle chute vers la fin de la course à cause d'un guidon cassé. Et et et...
Mais au final, nous avons non seulement terminé la course, mais nous avons également réussi à terminer 17e.
Je ne peux pas vraiment décrire avec des mots à quel point cette course a été incroyable. Merci à l'équipe METISS et Ludovic Rizza, Gabriel Pons d'avoir tout donné et aussi de m'avoir poussé dans mes derniers retranchements ! Et bien sûr à tous ceux qui me/nous soutiennent pendant la course, merci ! ”
- JOE AKROYD -
(pilote METISS)
“ Eh bien, quelle semaine… un immense merci à la team METISS pour la semaine dernière. Quelle équipe géniale et quel groupe de personnes. J'étais le pilote de réserve pour eux, mais j'ai quand même réussi à battre mon record au Mans de 3 secondes, donc j'en étais content. Ils ont eu une course très difficile mais ont continué à pousser pour terminer 17e au classement général. Méga boulot de G. Pons, L. Rizza et au rookie de l'endurance M. Schmidt, méga boulot Max, un acte de classe.
Je suis toujours époustouflé par ce qu'un petit groupe de Français incroyables est capable de réaliser avec cette moto. ”
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RÉSUMÉ VIDÉO DES 24H MOTOS 2024
NOUVELLE COLLECTION 2024